Les faucons crécerelle sont de nouveau bien actifs en ce début de printemps. Dès qu'une falaise rocheuse est présente, le faucon va y venir pour mettre son nid. C'est une espèce essentiellement rupestre mais elle est assez plastique et on peut la retrouver à proximité des humains dans les bâtiments anthropiques.
Cela faisait un petit moment que mes sorties étaient infructueuses, ce n'est pas faute d'être sur le terrain mais la situation était assez décevante, les observations se réduisaient à peau de chagrin. Et en continuant à prospecter notamment sur un secteur que je connaissais et favorable au faucon crécerelle, j'ai eu la bonne surprise de les voir revenir dans cette falaise. Je ne les avais pas observés pendant 2 ans, probablement que j'avais du passer à côté.
Ce fut alors un moment privilégié que j'ai passé en compagnie de ces oiseaux commun (l'espèce est très commune en France) mais cela n'enlève en rien à leur beauté. Le mâle et la femelle sont facilement discernables en dehors du fait que la femelle est plus grosse que le mâle, celui-ci présente une variation des couleurs plus importante que la femelle. Donc pour pouvoir réussir à les photographier, il y avait deux enjeux. Le premier éviter le dérangement, trouver un secteur où je pourrais les observer à loisir sans les inquiéter. Le deuxième me positionner dans leur secteur sur un terrain particulièrement escarpé. J'ai alors tenté une approche par dessous, les rapaces et les animaux sont très sensibles à notre positionnement vis à vis d'eux. En général, surplomber un animal est un facteur de stress et de fuite. C'est un rapport dominant/dominé.
Je me suis donc positionné dans une pente raide, allongé au milieu des buissons. Malgré la zone totalement inconfortable, tout cela est très vite oublié quand le bal des faucons a commencé. Je n'ai pas vu le temps passer, cela passe à une vitesse folle de voir les aller-retour du mâle et de la femelle, la défense de leur territoire, les cris de contact entre le couple. Des choucas des tours ont tenté à plusieurs reprises une approche de la falaise rapidement écartés par la femelle très agressive et qui défend son territoire. Bien que les choucas étaient en surnombre, le faucon a pris le dessus.
Il est l'heure de rentrer ! et sur le retour, toute les sessions en échec, le doute qui s'installe, les situations inconfortables, les nuits écourtées pour sortir avant le soleil, tout cela est oublié. Il suffit d'une rencontre pour tout oublier jusqu'à la prochaine rencontre ... quand ?