Pourquoi âme sensible ? Lors de mes sessions photos et que je me retrouve en nature, j'estime que je suis un invité. En tant qu'étranger au milieu, je ne dois pas déranger et juste profiter du moment. J'aime laisser un site tel qu'il était avant mon passage et le retrouver dans son état le plus naturel. Très vite, je me suis imposé des règles et des lignes à ne pas franchir: - Photographier une espèce au nid. - Nourrir ou appâter ou modifier le comportement d'un animal. - Modifier l'environnement (coupe de branche, déplacement de pierres, arrachage de plantes) - Provoquer un dérangement. Ces frontières peuvent rapidement paraitre comme un frein à la réalisation des photos mais un cliché ne doit jamais mettre en péril la vie d'un animal. A force d'observer la faune, on comprend que finalement leur comportement n'est pas si loin du notre. Observer l'investissement d'un couple d'aigle pour élever ses aiglons jusqu'à leur émancipation, la protection d'une renarde pour son renardeau, le dévouement d'une chevrette pour l'éducation de son faon... la liste pourrait être longue. L'ensemble de ces éléments m'a fait prendre conscience que ce sont des êtres pleinement conscients. Cette photo est celle qui m'a plus touché.
On ressent un amour maternel entre le chevreau et sa mère et lorsqu'on ressent cela à travers l'image et sans les avoir déranger, c'est une grande satisfaction. Alors c'est le chemin que j'essaie de suivre dans mon travail de photographe. Certaines photos ne sont pas extraordinaires mais elles racontent une histoire, l'histoire des êtres aux âmes sensibles....