Ces derniers temps, je focalise sur les oiseaux. Mais surtout les oiseaux de garrigue ou dans des zones sauvages. L'enjeu est double être le plus discret possible et améliorer le cadrage et l'arrière plan. Cela est d'autant plus compliqué que l'on doit composer avec l'environnement de l'oiseau et la lumière sans dénaturer son lieu de vie (refus absolu de couper, arracher des branches ou modifier l'environnement juste pour une photo).
Si on arrive à se mettre en affût et être discret, nous pouvons observer des espèces très régulièrement. Dans la garrigue, on peut trouver un nombre d'espèces importants mais la star des buissons reste la fauvette pitchou ou la fauvette passerinette (en période estivale) mais on trouve aussi d'autres oiseaux comme la fauvette mélanocéphale, le rouge-gorge, le pouillot de Bonelli ou des rapaces (plus compliqué pour ces derniers). Mais la garrigue sous une apparence austère et peu fréquentée, il y a de la vie mais qui reste discrète et qui demande de la patience.
D'ou l'idée de prendre son temps, écouter, observer. Les moments que je préfère sont le matin tôt généralement jusqu'à 1h ou 1h30 après le lever du soleil ou le soir. Au delà de la lumière, ce sont des moments très forts, peut-être les meilleurs, écouter et observer le lever du jour dans le calme et commencer à observer la nature s'activer dans les premières lueurs du jour.
J'essaie d'arriver sur site un peu avant ces créneaux pour m'installer et profiter de ces moments. Dernièrement, les surprises ont été au rendez-vous ! Un pouillot de Bonelli espèce pas très commune qui est de passage lors de la migration estivale Une fauvette passerinette est difficile à observer. Elle reste le plus généralement à couvert et fait des apparitions fugaces sur des branches de buisson. C'est un oiseau timide mais reconnaissable à son chant audible à travers les buissons. Son comportement est proche de sa cousine la pitchou. J'ai donc réussi à observer ces espèces au lever du jour. Comme en plus de rester à couvert, lors de leur apparition, ces oiseaux bougent beaucoup augmentant la difficulté photographique entre une basse lumière et des vitesses d'obturation lente. On peut rapidement se retrouver avec des photos floues dans ces conditions. Il faut dans ce laps de temps vérifier fréquemment les réglages de l'appareil pour optimiser la photo. Si on me demandait des réglages types, je ne pourrais malheureusement pas donner de recette miracle, c'est un jeu de réglage entre la sensibilité, la vitesse, la mesure de la lumière. Cela m'arrive de prendre des photos à très basses vitesses (<1/200s) pour des oiseaux. Je l'adapte aussi au comportement de l'oiseau, est-ce qu'il bouge ? vole? statique ? perché ?. Je me force à ne pas trop monter en sensibilité pour éviter le bruit numérique (même si les appareils aujourd'hui permettent la montée en sensibilité). Bref tout une aventure pour arriver à photographier ces boules de plumes.
Et pendant que l'on observe ces petites boules de plumes, on peut découvrir que le secteur est fréquenté par d'autres animaux comme par exemple le chevreuil. Cela fait plusieurs sessions que je les entends aboyer non loin de moi mais pas encore réussi à les voir. On va donc retourner sur site pour espérer voir ces cervidés magnifiques mais farouches.