Le Martin-pêcheur est un oiseau particulièrement beau par son plumage coloré et par son mode de vie, il se perche sur une branche, surveille le plan d'eau, repère sa proie, il part en piqué sous l'eau et ressort avec son butin (ou pas) pour le manger sur son perchoir. La littérature annonce que le Martin-pêcheur entre le moment du décollage, du plongeon et le retour sur son perchoir, c'est une durée en tout et pour tout de 2 à 3 s ! Cela laisse rêveur sur sa rapidité !
Le Martin-pêcheur est de famille des Alcédinidés, forte de 19 genres et 116 espèces, occupe tous les continents, excepté bien sûr l'Antarctique. Mais chez nous c'est le Martin-pêcheur d'Europe dont la taille est de 16 cm d'un poids seulement de 35 à 45 gr pour une envergure de de l'ordre de 25 cm. Bref ce n'est pas bien gros ! Contrairement aux rapaces, le dimorphisme sexuel est faible chez le Martin, Martine étant aussi grosse que Martin.
Mais on peut facilement distinguer Martine de Martin. Alors que Martin a le bec entièrement noir, Martine a la mandibule inférieure orangé tandis que le reste est noir. Donc en session d'observation, il est assez aisé de distinguer si c'est madame ou monsieur. Si vous voulez tout connaître sur le Martin-pêcheur, la fiche détaillée est ici.
Dans notre département, le Martin-pêcheur est présent dans de nombreux secteurs à condition qu'il y ait de l'eau et du poissons ! Si il y a du poisson, généralement, il y a Martin ! Une autre condition est la présence de jolis perchoirs au-dessus de l'eau pour pratiquer un affût pêche. Une belle branche au dessus du plan d'eau est un perchoir garanti. Donc Martin est présent un peu de partout dans les plans d'eau peu agités comme la Camargue, les salins, les rivières avec des zones hors chenaux (partie calme de la rivière). Dans la région, on le trouve dans tous les départements. La seule condition à sa présence est que la surface de l'eau ne soit pas gelée. D'ailleurs, des populations nordiques (vraiment nordiques du style Norvège ou Finlande) migrent vers chez nous en période hivernale pour fuir les hivers rigoureux et les surfaces gelées. Une autre condition qui peut limiter l'activité de Martin est le vent, non que le vent soit limitant mais son action sur l'eau provoque des ondes et vagues modifiant la réflectivité de la lumière sur la surface. Le Martin ne peut alors percevoir les proies sous l'eau d'où son absence dans les rapides de rivières.
J'avais déja réalisé des sessions intéressantes dans un bassin à Marseille mais la situation a évolué ne permettant plus de faire de belle sessions. Mais en cherchant, j'en ai trouvé un autre spot interessant, plus loin mais plus agréable. Donc me voila parti pour reprendre mes sessions avec Martin ou Martine.
J'arrive tôt le matin sur site quand le soleil n'est pas encore levé. Martin est déjà là. Les lumières de la ville sont encore présentes mais s'estompent en fin de nuit tandis que Martin s'active.
Il est en recherche de spot poisson. J'installe mon affût non loin d'un perchoir. Il arrive et la démonstration commence.
Au menu ce sera une crevette qu'il ira manger sur son perchoir. Dans l'approche photographique, c'est un véritable plaisir de l'observer et reste un challenge pour le prendre en mouvement.
Comme le Faucon crécerelle, le Martin-pêcheur pratique aussi le vol du St Esprit (ci-dessus) au dessus du plan d'eau permettant de mieux repérer ses proies. Pour réaliser ce type de photos (j'ai mis du temps avec de nombreux échecs !!...) , il faut un appareil et un objectif avec un AF (auto-focus) très rapide, des modes rafales avec des cadences de plusieurs 10zaines de photos à la seconde, une très grande vitesse d'obturation et de la patience et de l'échec.... Dans ces sessions, j'ai pu bénéficier d'une superbe lumière matinale par un temps glacial (j'adore). Il est certain que je vais y retourner...